vendredi 7 mars 2008

Les homos assument, les préjugés demeurent

Aujourd'hui, 4% des femmes qui ont eu des rapports sexuels déclarent en avoir eu avec des femmes (contre 2,6% en 1992). Sappho a-t-elle doublé le nombre de ses adeptes ? Ou l'homosexualité féminine est-elle juste devenue plus «avouable» qu'il y a quinze ans ? Chez les hommes, les statistiques n'ont pas bougé : ils sont 4,1% à revendiquer une expérience homosexuelle, exactement le même chiffre qu'en 1992. Des résultats assez proches de ceux enregistres dans d autres pays européens ou aux Etats-Unis. La dernière enquête menée en France montre cependant que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à dire leur attirance pour le même sexe (6,2% contre 3,9%).
En outre, la proportion de personnes interrogées qui rapportent une pratique homosexuelle augmente avec le niveau d'études : 3,5% des femmes et 2,4% des hommes sans diplôme, contre 6,2% des femmes et 6,6% des hommes ayant un niveau d'études supérieur. «Le développement d'une tolérance de principe, particulièrement marquée chez les jeunes, ne suffit pas à produire des changements radicaux dans les attitudes privées à l'égard de l'homosexualité», soulignent par ailleurs les chercheurs, qui notent un rejet encore très fort de l'homoparentalité. Ils attirent également l'attention sur «les problèmes de dépression et les tentatives de suicide, fréquents chez les jeunes homobisexuels», et préconisent une «politique plus volontariste» pour lutter contre l'intolérance, notamment en milieu scolaire.

Marie-France Etchegoin
Le Nouvel Observateur
Nº2261, SEMAINE DU JEUDI 06 Mars 2008

Aucun commentaire: