mercredi 9 avril 2008

Qui sont les «robots» du comité olympique chinois ?

Laurent Suply (lefigaro.fr) 09/04/2008
Ils ont bousculé plusieurs relayeurs, essayé de retirer des badges et provoqué la colère de David Douillet… Mais qui sont ces hommes en bleu ?
Qui est assez téméraire pour risquer un accrochage avec David Douillet ? Caché sous un inoffensif survêtement blanc et bleu, un officiel chinois n'a pas hésité à prendre des mains du champion olympique de judo la torche olympique. Qui est-il ? Ses lunettes noires et son oreillette donnent un aperçu du CV de cet « homme en bleu » dont l'escouade a été qualifiée de « robots » par Douillet et de « voyous » par le Britannique Sebastian Coe.
Le « Groupe de protection de la flamme olympique » a été très officiellement fondé en août 2007. Ce jour là, Jiang Xiaoyu, vice-président du Bocog (comité d'organisation des jeux de Pékin), se rend à l'Institut de la police spéciale, basé à Pékin. En présence de haut-gradés, il assiste à la prestation de serment des membres du « Groupe de protection », réunis en grand uniforme. Si l'on s'en tient aux photos de cette journée d'inauguration, les gardiens de la flamme seraient une cinquantaine.
La prestation de serment des gardiens
(site officiel des Jeux de Pékin)
La « police spéciale » est l'élite de la Police Armée de Chine, une force de 660.000 hommes, distincte de l'Armée Populaire de Chine, qui dépend du Ministère de la Sécurité publique. Ses membres sont entrainés à diverses missions, qui vont de l'assaut contre un avion détourné à la gestion des émeutes en passant par la protection des personnalités.Selon le Wall Street Journal, un officiel chinois a confirmé que l'escorte de la torche provenait bien des troupes de la police spéciale. Mais chez les ministères chinois, l'heure n'est plus à la publicité grandiloquente de la cérémonie de 2007, et le silence est total.Alors que les protecteurs de la torche parcourent le monde, leurs collègues du « Snow Wolf Command Unit » continuent à s'entraîner en Chine. Ces autres recrues de la police armée seront de leur côté chargés de la sécurité des installations olympiques durant les Jeux.D'ici là, la flamme va poursuivre son tour du monde. Mais, échaudés par le comportement des hommes en bleu à Londres et Paris, certains pays comptent bien se passer de leurs services. L'Inde s'est dite prête à assurer seule la sécurité de la flamme. De même, le premier ministre australien Kevin Rudd a assuré que les gardiens n'auront aucun rôle lors du passage de la torche à Canberra. « J'ai vu ce qui s'est passé à Londres, et je peux vous dire que ce type d'arrangement n'arrivera pas ici », a martelé au journal The Age le patron de la police locale. Reste à savoir s'il saura résister là où les colosses français ont échoué.

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