dimanche 4 mai 2008

Les révoltés des ondes


LE MONDE 2 02.05.08
En Suède, ils sont reconnus comme électrosensibles : Sylvia, Lars, Per ou Eva sont malades et se protègent. La cause des démangeaisons, des migraines ou des vertiges dont ils souffrent ? Eux accusent les ondes électromagnétiques, les scientifiques sont divisés. C'est le côté obscur des nouvelles technologies. Rencontres.Avant de prendre le volant de sa Skoda rouge qui file sur les rocades de la banlieue de Stockholm, Ann a passé son casque antiradiations. Une sorte de moustiquaire, dont le grillage en argent la protège des micro-ondes répandues dans l'univers : portables, antennes relais, Wi-Fi… "Il y a d'abord cette chaleur qui me brûle le visage, et puis viennent les problèmes de concentration, je perds le fil et je perds mes mots, ma pensée devient confuse… Ce n'est pas quelque chose qu'on voudrait voir arriver pendant que je conduis…" Euh… non, on ne voudrait pas. Ann Rosenqvist Atterbom est "électrosensible". Cette grande femme au visage doux et aux épaules larges, dont les cheveux blonds se sont couverts du gris des années, présente les mêmes symptômes que les enfants des écoles françaises dont on a équipé les toits d'antennes relais. Elle se plaint des mêmes maux que les bibliothécaires de la Ville de Paris après l'installation de bornes Wi-Fi dans leurs locaux au mois d'août 2007 : migraines, érythèmes, nausées, troubles de la concentration, vertiges, palpitations, fourmillements… Partout dans le monde s'élèvent des voix, qui par milliers disent ainsi souffrir du support invisible des nouvelles technologies : les ondes électromagnétiques. La différence, en Suède, c'est qu'on ne dit plus que ces gens sont fous. On a admis depuis longtemps que leur mal était pour eux un handicap et qu'il devait être traité comme tel. En attendant de comprendre pourquoi.
La voiture s'est arrêtée devant un champ où s'éparpillent quelques petits chalets de bois, modestes résidences d'été. Sylvia Lindholm nous attend. Du bouleau brûle dans le poêle et des bougies éclairent la table. Un lit à baldaquin ajoute encore à l'exotisme des lieux, mais pour être blancs et romantiques, ses voiles n'en sont pas moins en fibre spéciale, métallisée, pour bloquer les champs électromagnétiques. Sylvia, 62ans, a passé l'hiver ici en attendant que son appartement soit "lectro-assaini" : peintures protectrices, rideaux-boucliers, films écrans sur les carreaux des fenêtres… La ville de Stockholm lui a accordé 18 000 euros pour ses travaux.
Dans la salle du collège où elle continue de travailler, les néons ont été retirés; les élèves, priés de déposer leurs portables au placard. Et tout le monde a été très "compréhensif", dit-elle, du médecin du travail qui l'a diagnostiquée "électrosensible" jusqu'au principal du collège, qui lui a facilité la vie… Pour aménager son appartement, Sylvia a fait appel à Lars Rostlund. Autrefois, Lars était un homme comme il faut : ingénieur en électronique, fils d'un cadre dirigeant d'une grande entreprise, il votait tranquillement à droite et avait sa petite société de conseil et d'assistance informatique aux entreprises.
En 1994, alors qu'on vient de lui faire un massage électronique, le voilà qui se sent mal. Le soleil lui brûle les yeux; au bureau, les écrans clignotent; et quand il rentre chez lui, son nez lui signale des odeurs qu'il ne percevait pas auparavant. "C'était comme d'avoir des superpouvoirs, d'évoluer dans un monde parallèle, un sentiment irréel et effrayant, raconte ce géant jovial. Très vite, j'ai compris le lien avec les ondes électromagnétiques. Après tout c'était ma partie." Pendant un an, il arrête de travailler, manque de divorcer ("La cuisine était farcie d'ondes. Je ne pouvais plus faire la vaisselle. Ma femme ne voulait pas me croire…"), isole son appartement, fait de la gymnastique, essaye des vitamines à hautes doses, voit un psychiatre ("Je n'ai pas perdu mon temps, j'ai appris des choses sur moi, mais cela n'a aidé en rien pour ce que j'avais.") et retrouve suffisamment de forces pour reprendre son travail à mi-temps. Quatre ans plus tard, en visite dans une entreprise, il ne perçoit aucune mauvaise onde et s'en étonne. Il sort son appareil de mesure. Son corps vient de lui mentir! Les taux de radiation sont élevés mais il ne sent rien. Il est guéri.
Depuis, Lars se protège au maximum, vote Verts, et a spécialisé sa société dans la chasse aux champs électromagnétiques : 300 000 euros de chiffre d'affaires par an. Sa femme tient la comptabilité, mais continue de regarder d'un œil méfiant cette clientèle, de plus en plus nombreuse, composée de gens bizarres qui demandent du câble torsadé, des ampoules sans ondes, des appareils de détection, ou des kits mains libres pour téléphones portables dont les câbles sont des tubes en plastique dans lesquels le son, comme dans les stéthoscopes, est véhiculé par l'air.
"ON NE MENT PAS"

Vous les croyez dingues? La réalité est plus effrayante encore : ils sont sensés. Pas de soucoupe volante cachée dans le tiroir, pas de névrose paranoïaque, d'évocation mystique. Non, voilà des gens qui cherchent une explication scientifique à leur douleur et une solution politique à leur situation. Leur association, la FEB, compte 2 500 adhérents et fait partie de la Fédération nationale des handicapés. S'appuyant sur une enquête des années 1990, ils se revendiquent près de 300 000. Mais l'Etat se garde de donner des chiffres, conscient que cela pourrait nuire à l'équilibre de sa balance commerciale : la plus grande entreprise du pays s'appelle Sony Ericsson, l'un des cinq géants mondiaux du téléphone portable.
Rigmor Granlund Lind a 71 ans, et son regard vif brille des mille combats d'une vie. Longtemps militante communiste, responsable syndicale, professeure, elle habite au sud de Stockholm, un petit pavillon de la banlieue mondiale ordinaire. Sur les rayons de la bibliothèque : les envolées anticapitalistes de Noam Chomsky, les poèmes pédagogiques de Makarenko, en russe, annotés à la main, Balzac en français, et toute la littérature sur l'électrosensibilité. "J'ai commencé par faire de l'apnée du sommeil, j'arrêtais de respirer la nuit, et puis cela a commencé à m'arriver de jour, quand je me servais de l'ordinateur." Alors, elle et son mari ont coupé l'électricité. Pendant deux ans. "Si la plupart du temps nos conjoints nous soutiennent c'est qu'ils voient bien qu'on ne ment pas. Si John allumait une lampe dans la cave, il m'entendait crier : Est-ce que tu as remis le fusible numéro 6? Elle rit à ce souvenir. "Quand on a enfin pu rallumer la lumière, ce fut le paradis. On a compris ce qu'avaient dû ressentir les gens le jour où on a découvert l'électricité…" Aujourd'hui la petite dame aux longs cheveux blancs s'est de nouveau installée devant l'écran de son ordinateur, qu'elle scrute à travers une sorte d'aquarium haut et plat rempli d'eau salée. Et se rend même parfois à Stockholm cachée, comme Harry Potter, sous sa cape d'invisibilité : un élégant poncho noir avec une capuche qu'elle s'est fabriqué elle-même. Dans la doublure, une feuille de ce tissu métallisé qui arrête les ondes.
"STRESSOSENSIBLES"

Dans sa bibliothèque, Rigmor attrape un livre. Titre : L'Hypersensibilité dans un environnement de travail. Sous-titre : Comment une entreprise prend en main une question environnementale émergente. Editeur : Ellemtel, une ex-filiale d'Ericsson. Un livre d'un autre temps. 1993. Cette année-là, quarante-neuf ingénieurs de haut niveau travaillant dans les laboratoires du géant suédois tombent malades. Electrosensibles. L'entreprise dépense beaucoup d'argent et d'intelligence pour assainir leur environnement et leur permettre de revenir au travail. Ce livre, aujourd'hui introuvable, glorifiait cette démarche. Mais les temps ont changé. Per Segerbäck, qui dirigeait l'une des équipes et figurait parmi les plus atteints, a été remercié : il ne sortait plus de chez lui sans une combinaison qui le faisait ressembler à un astronaute et était devenu une figure médiatique encombrante.
La force des électrosensibles suédois, c'est qu'ils étaient là avant l'avènement du téléphone portable et de la Wi-Fi. A une époque où revendiquer cette maladie n'était pas une menace pour l'industrie. Depuis les autorités ont compris leur erreur. "Ces gens sont malades, il n'y a pas de doute là-dessus… Mais il n'y a aucune preuve scientifique que ces symptômes soient causés par les champs électromagnétiques." Petit, un air triste et désolé, "l'ange du diable" – comme quelqu'un l'a un jour baptisé sur Internet – glisse en Birkenstock sur les dalles en plastique du SSI, l'organisme d'Etat chargé de la protection contre les radiations. Lars Mjönes fait un sale métier : il est l'apôtre du tout-va-bien qu'on envoie dans les réunions publiques affronter les militants des Vagbrytaren, les "briseurs de vagues" qui s'opposent à la construction d'antennes relais. "Quand de nouvelles techniques apparaissent, dit-il, les gens ont peur. Il y a d'abord eu la peur des ordinateurs, puis des portables, de la technologie 3G, de la Wi-Fi… Ces gens perdent le sommeil. Leur système nerveux s'affaiblit. Ils deviennent stressosensibles. " Un déni officiel ponctué en permanence par un " …mais quelles que soient les causes, nous devons aider ces gens. Il est important qu'ils soient pris en charge au niveau social et médical…".
C'est que la Suède est le pays qui a inventé l'"ombuds- man", le médiateur, ce représentant des citoyens devant l'administration. Ici tout part de l'individu, de son droit inaliénable au bonheur et à la santé. Alors pour lutter, Lars Mjönes se fait roseau : laisser dire et continuer à faire. Et si ces gens avaient raison? "Ah oui… c'est sûr… il faudrait changer beaucoup de choses…"

PSYCHOSE COLLECTIVE
"L'explication la plus répandue est qu'il s'agit d'une psychose collective orchestrée par les médias et Internet. Pourtant les rats ne lisent pas Le Monde et néanmoins ils réagissent", ironise le professeur Olle Johansson en parcourant le laboratoire de neurologie expérimentale du Karolinska Institute, à Stockholm, où il officie depuis plus de trente ans. En 1989, Olle Johansson a 36 ans. A cette époque, alors que les PC se multiplient, on signale de nouvelles pathologies. Les téléphonistes qui ont troqué leur standard contre un écran sont parmi les premières à se plaindre de chaleur et d'érythème au visage.
La faute aux ondes électromagnétiques ? Pour étudier la question, la Suède lance le projet Göteborg qui réunit psychiatres, chimistes, immunologistes, médecins… Sur la table, Olle Johansson a posé trois photos de morceaux de peaux vus au microscope. "Sur la photo A, on a l'image d'une peau normale; sur la photo B, l'individu est atteint de rosacée, une maladie fréquente qui présente des signes cliniques semblables aux symptômes en question; enfin la photo C montre la peau d'une des personnes concernées… Nous avons soumis ces trois prélèvements à différents marqueurs : le PGP 9,5, une protéine neuronale, le PNMT, un enzyme, et enfin la protéine S-100. Que découvre-t-on?, interroge-t-il en sortant de nouvelles photos. Premièrement, que les trois images diffèrent. Il s'agit donc d'une maladie spécifique. Ensuite, que chez les personnes atteintes, les cellules dendritiques ont une forme beaucoup plus ronde et semblent avoir tendance à fuir l'épiderme comme si autrement elles allaient se diviser. Or la division cellulaire, la mitose, est le tout premier pas vers un cancer… Bien sûr, ce n'était que des spéculations, mais quand nous avons découvert cela, nous étions sous le choc. Nous n'étions pas préparés…" Olle Johansson donne un nom à cette maladie : la dermatite de l'écran.
Quand, à la réunion bilan, il annonce sa découverte, les scientifiques se regardent, disent qu'il faut voir, se revoir. Mais le temps passe et ladite réunion ne vient pas. Olle Johansson finit par téléphoner, pour s'entendre répondre : "La réunion a bien eu lieu. Mais vous ne faites plus partie du projet." Ainsi découvre-t-on un jour qu'on a franchi la ligne jaune. Qu'on est passé du côté des pestiférés. Derrière son sourire malin, l'œil s'embue. Pourtant l'homme aime se battre. Les planches de photos, les rapports, les preuves dégueulent littéralement de ses dossiers. Rien n'y fait. Aujourd'hui Olle Johansson n'a plus de budget pour ses recherches.
VILLAGES "LIBRES D'ONDES"

Difficile de s'y retrouver dans ce brouillard scientifique. D'un étage du Karolinska à l'autre, les discours s'inversent. D'un côté, ceux – et ils sont de plus en plus nombreux, en Suède, en Allemagne, en Australie, aux Etats-Unis – qui voient des anomalies partout : impact sur la peau, sur le sperme, sur la production de sérotonine, un neuromodulateur du système nerveux, sur les barrières immunitaires, sur la disparition des insectes… De l'autre, ceux qui expliquent qu'ils ont beau chercher, ils ne voient rien du tout, que "rien ne permet de conclure", qu'il s'agit d'une grande peur millénariste comme on en a vu tant éclore. Olle Johansson se désole : "Quand bien même il n'y aurait qu'une seule étude alarmante face à des centaines qui ne montrent rien, ce serait celle-là qui devrait nous intéresser. Ce ne sont pas les milliers de décollages réussis du Concorde qui retiennent l'attention des experts de la sécurité mais les trente accidents."
Difficile de ne pas remarquer en tout cas que la majeure partie des crédits alloués aux équipes de recherche va à ceux qui pensent que les ondes sont inoffensives. Et que ce sont les mêmes noms que l'on retrouve un peu partout dans les collèges d'experts… Est-ce parce qu'ils sont dans la vérité? Ou parce que leurs conclusions sont bonnes pour l'économie? "L'industrie finance 50 % des recherches, mais cela se fait via des structures internationales qui décident à qui cet argent va être attribué. Qu'on ne vienne pas nous accuser de diriger la recherche!"
Dans ses locaux design et confortables, une tasse de café noir à la main, Mats Holme sourit. L'homme lige de toute l'industrie des télécommunications en Suède – Sony Ericsson, Nokia, Motorola, Samsung… – est innocent. De tout. Il n'est pour rien dans le fait que les projets de création de villages "libres d'ondes" réclamés par les électrosensibles capotent les uns après les autres. Comme à Degerfors, à l'ouest de Stockholm : "Je n'ai fait qu'envoyer un dossier d'information à l'organisme d'Etat chargé de l'aide aux réhabilitations d'immeubles. Après, ce qu'a fait la mairie, ce n'est pas de mon ressort…" Il n'y est pour rien si les taux de radiations autorisés sont jugés trop élevés par les électrosensibles : "Ces taux sont décidés par un collège d'experts internationaux." Qu'on le comprenne bien, ce qu'il veut, ce que l'industrie veut, c'est aider ces gens. En ne les croyant pas. "C'est un service qu'on leur rend; sinon ils vont se morfondre sans chercher les vraies raisons de leur mal. D'ailleurs, moi aussi je souffre, dans ma maison de l'archipel [un ensemble d'îles protégées à quelques encablures de Stockholm où les riches ont leurs villégiatures], j'ai du mal à capter."

"EXCLUS DE LA SOCIETE"

Pendant ce temps-là, dans la forêt, Eva attend un secours qui ne vient pas. La campagne est doucement vallonnée. A perte de vue, le blanc des bouleaux et le vert des épicéas, le jaune paille de l'herbe macérée par la neige et le marron gras des terres fraîchement labourées, le rouge bordeaux des maisons de bois et le bleu profond des lacs. Dans cette immensité, de loin en loin, une antenne s'élève vers le ciel. Pour arriver chez Göran Svardstrom et Eva, il faut prendre, à travers la forêt, une petite départementale, puis une route non goudronnée et enfin descendre jusqu'au lac sur un chemin. Là, tout est calme et ordonné. Comme en suspension dans le temps et l'espace. Quelques maisons blotties sous les arbres. Un pré qui glisse vers la surface des eaux gelées. Merveilleux… "Une merveilleuse prison", soupire Eva.
Les premiers symptômes sont apparus il y a quatorze ans, mais c'est seulement il y a huit ans, quand elle n'a plus supporté de vivre dans la petite ville où elle enseignait les sciences naturelles, qu'Eva et son mari sont venus habiter ici. "J'avais eu ma première crise : quelqu'un a utilisé un portable, mon cœur s'est mis à battre, et j'ai senti que j'allais m'évanouir." Le chalet est austère, sans eau ni électricité. Mais elle s'y sent mieux. Lui, qui est spécialiste en chauffage, a installé ses bureaux un peu plus haut près de la route. Avec l'isolement, la santé s'est améliorée. Pourtant, elle, la fille de paysan de l'extrême nord, habituée à la rudesse des jours trop courts, dépérit. "Quand on est en prison, on sait qu'on va sortir un jour; moi, non! Je ne peux pas vivre dans une cage. Ce n'est pas une vie, c'est une survie. Nous avons été exclus de la société."
Pour aller chercher de l'eau, il faut passer le petit sauna installé dans un chalet en contrebas, marcher une dizaine de mètres sur la glace et soulever un couvercle au-dessus du trou qui plonge sous la surface gelée du lac. En janvier, Eva s'est cassé le bras. Elle a dû aller à l'hôpital. Médecins et infirmières ont tout fait pour la mettre à l'aise. Mais quatre jours plus tard, elle a été prise d'une crise terrible : le cœur, des fourmillements, et l'impression que ses membres ne répondaient plus. Cheveux, pupilles, vêtements : Eva et Göran sont comme délavés. Il y a des larmes dans leurs yeux. "Oui, je crois que je peux mourir", dit-elle.
La lèvre supérieure de Göran, elle, est agitée d'un tremblement de colère, d'impuissance et d'amour. En face de chez eux, à moins de deux kilomètres, sur la colline de l'autre côté du lac, une nouvelle antenne a surgi il y a trois ans. Ni la pétition, ni le blocage des bulldozers par les riverains inquiets n'y ont fait. Année après année, le progrès continue de repousser chaque fois un peu plus loin dans les forêts quelque 500 "réfugiés environnementaux" exilés dans leur propre pays. "Il est tellement évident que quelque chose ne va pas. Et que les autorités ne nous prennent pas au sérieux… Les gens m'appellent, me disent : Aidez-moi! Je crois que je vais me tuer! Qu'est-ce que je peux leur répondre? Qu'est-ce que je peux leur répondre?"
La voix de Göran s'essouffle : "Nous avons besoin de repos… S'il vous plaît, rendez-nous nos vies." La neige a recommencé de tomber, noire et humide. Ces gens-là se trompent peut-être. Mais ils ne trichent pas. "Je les compare souvent aux canaris qu'on gardait dans les mines, soupire le professeur Olle Johansson. Quand les oiseaux mouraient c'était signe qu'il n'y avait plus d'oxygène et qu'il fallait se dépêcher de fuir."
De notre envoyé spécial en Suède, Laurent Carpentier

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