samedi 3 mai 2008

Mai 68, une fronde très français


Membres du groupe "Bible et révolution" à Saint-Jacques du Haut Pas, le 4 juin 1968. "De la prise de la Bastille à la prise de la Sorbonne, entre ces deux symboles, une différence essentielle caractérise l'événement du 13 mai 1968 : aujourd'hui, c'est la parole prisonnière qui a été libérée", analyse le jésuite Michel de Certeau, dans le numéro d'"Etudes" daté juin-juillet 1968 (Photo Archives Ciric).




Mai 68, un grand remue-méninges. Quasiment aucune institution n'échappa à cette introspection. Pas plus l'Église que la presse, pas plus l'école que la famille. Affiche du groupe "Bible et révolution" à Saint-Jacques du Haut Pas, le 4 juin 1968 (Photo Archives Ciric).




L'enseignement catholique est lui aussi touché par le mouvement. Des comités de lycéens sont créés. L'Institut catholique de Paris est lui-même en ébullition. Ici le 24 mai 1968 (Photo Archives Ciric).





Pendant un mois, "la Sorbonne navigue comme un bateau ivre", selon la formule de Patrick Rotman, l'un des historiens de Mai-68 : "entre le marché aux puces aux idéologies établi dans la cour, les prises de paroles désordonnées dans les amphis et les réunions virulentes de divers comités dans les étages, l'université devient un paquebot sans capitaine" (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).







Manifestation gaulliste sur les Champs-Elysées, le 30 mai 1968. Le général de Gaulle décide la dissolution de l'Assemblée nationale et provoque des élections législatives qui verront le 30 juin 1968 le triomphe des gaullistes de l'UDR et mettront un terme à la crise politique (Photo Houzel/La Vie/Ciric).




Le 30 mai, le général de Gaulle de retour à Paris après avoir rencontré le général Massu à Baden-Baden (Allemagne) la veille, est conforté par une énorme manifestation de la droite sur les Champs-Élysées. Elle réunit trois cent mille manifestants selon la préfecture de police et un million selon les gaullistes (Photo Houzel/La Vie/Ciric).




Le 27 mai 1968, à 3h30 du matin, le premier ministre Georges Pompidou tient une conférence de presse pour annoncer la conclusion des Accords de Grenelle (qui ne seront jamais signés). Derrière lui, Jacques Chirac, alors jeune secrétaire d'État aux affaires locales (Photo Houzel/La Vie/Ciric).


24 mai 1968 : la négociation des Accords de Grenelle. Au centre, le premier ministre Georges Pompidou, avec ses deux conseillers Edouard Balladur et Jacques Chirac (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).






Louis Aragon et Elsa Triolet, à un meeting du parti communiste (Photo Sautereau/La Vie/Ciric)





Des grèves et occupations d'usine spontanées ont lieu jusqu'à mi-mai. Piquet de grève à l'usine Kleber, à Colombes (Photo Houzel/La Vie/Ciric).




Le mécontentement naissant dans le milieu étudiant est relayé par celui qui se profilait depuis plusieurs années dans le secteur ouvrier. Piquet de grève à l'usine Citroën, à Nanterre (Photo Houzel/La Vie/Ciric).




Le cinéaste Claude Lelouch filme la manifestation du 13 mai 1968 (Photo Houzel/La Vie/Ciric).






Les leaders étudiants Alain Geismar (à gauche) et Daniel Cohn-Bendit (à droite) lors de la manifestation générale du 13 mai 1968 (Photo Houzel/La Vie/Ciric).




Le 13 mai 1968, une immense manifestation traverse Paris de République à Denfert-Rochereau. Le syndicat CFDT parle d'un million de manifestants, la préfecture de police de deux cent mille (Photo Scoupe/La Vie/Ciric).




Dans la nuit du 10 au 11 mai , les jeunes manifestants s'opposent violemment aux CRS, dans le secteur des rues Saint-Jacques et Gay-Lussac notamment. Il y a des blessés mais pas de morts (AP Photo)





Manifestations étudiantes sur le boulevard Saint-Germain, le 6 mai 1968 (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).




L'étudiant Daniel Cohn-Bendit , dit "Dany le rouge", figure de proue du mouvement contestataire étudiant, le 6 mai 1968. Alors étudiant en sociologie à la faculté de Nanterre, il est inscrit sur la liste noire de l'Université. Il fait partie des étudiants qui vont occuper la Sorbonne (Photo Laurent/AP).





Le 6 mai 1968, sur le boulevard Saint-Germain (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).



Le Quartier latin se transforme en zone interdite, circonscrite par des barricades improvisées, théâtre de plusieurs nuits de violence (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).




L'entrée de la police dans la Sorbonne attise la colère des manifestants et contribue à faire basculer les hésitants dans les rangs des contestataires et des lanceurs de pavés. La Sorbonne devient alors une Bastille qu'il faut faire évacuer (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).





L'entrée de la police dans la Sorbonne est vécue par les étudiants et une partie de la communauté universitaire comme la violation d'un sanctuaire (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).




Cet épisode met le feu aux poudres : près de 600 étudiants et leurs leaders sont arrêtés. Dix jours plus tard, la grève générale commence et la Sorbonne est occupée (Photo AP).




Mouvements étudiants devant la Sorbonne. Le vendredi 3 mai 1968, les forces de l'ordre interviennent dans la grande cour de la Sorbonne pour déloger plusieurs centaines d'étudiants d'extrême-gauche armés de barres de fer pour repousser un raid de l'extrême droite (Photo Sautereau/La Vie/Ciric).





La commémoration du quarantième anniversaire de mai 68 est partout. Ici, une exposition qui se tient jusqu'au 31 août au musée d'histoire de Francfort, en Allemagne. Si chacun en a une lecture personnelle et professe des opinions bien arrêtées sur les causes et les effets de cette révolte, tout le monde se met au moins d'accord sur un point : Mai 68 a constitué un tournant (Photo Roland/AP).
La Croix 03/05/2008

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